jeudi 4 septembre 2014

"Recueil de poèmes", par Paul-Eric Langevin (2/2)

Paul-Eric Langevin - Recueil de Poèmes

Un verre nous unit, un verre nous relie
Je suis dans tes yeux, tu es dans les miens
Je suis dans ta vie, tu es dans ma vie
Je suis dans tes bras, tu es dans les miens
Un toast et nous voilà tous les deux partis
Vers des souvenirs, vers des avenirs
Vers des histoires que tu ne connais pas
Vers des films et vers des soupirs
Et nous voilà tous les deux réunis
Une cigarette et ton souffle est si fort
Que je le sens contre le mien
Que je le sens battre contre mon corps
Et puis aussi contre le tien
C'est sûr ce soir tu m'as jeté un sort
Je te tiens je te sens presque dans mon âme
Et pourtant je n'ai pas encore toute la flamme
De ton essence, de tous tes charmes
Mais je te sens déjà contre mon corps.

La pensée crée, la parole crée
L'artiste dans sa tourmente prend avec ses mains
Le matériau de ses sentiments, de ses affects
Les pétrit, les polit Les fait luir, resplendir
Et petit à petit se crée le trésor attendu de tous
L'image construite qui ira parler aux autres coeurs
De la souffrance, du malheur
Naît le vers qui ravira le lecteur
Naît le roman qui fera vivre le solitaire
Naît la pellicule qui enchantera le spectateur
Et le tableau qui secouera le promeneur
Et ils repartiront l'esprit éclairé, rayonnant
Mais prends garde promeneur
Prends garde à l'art car il peut être traître
Ne t'isole pas dedans tu ne pourras en sortir
Vois de par le monde les richesses
Cherche dans les coeurs la sagesse
Et l'art t'enrichira, te rendra plus fort

La pensée crée la parole crée le corps crée
Le corps se casse
Le guérisseur répare le corps
L'esprit se cane
Le guérisseur répare l'esprit
L'objet se casse
Le réparateur répare l'objet
La maison se casse
L'architecte répare la maison
Tout se répare avec le temps
Tout se construit avec le temps
Le vide se remplit
L'Homme marche, écrit, peint, forge
L'esprit en lui le soutient, l'encourage
Et lui petit à petit il avance il progresse

Planète bleue
Tes habitants te font du mal
Tes enfants t'utilisent pour te jeter à la poubelle
Pourtant tu mérites de l'attention
J'ai vogué sur les eaux de l'Atlantique
Sur les eaux du Léman
Et aussi dans les airs jusqu'à Rome l'éternelle
Et vers l'ancienne Ecosse
J'ai gouté les bières de la fière Londres
Et foulé du pied les Alpes majestueux
Découvert la magnificence de l'Italie
Les oliviers de la Toscane
J'ai été apprivoisé et passionné
Par la si belle et si rude Auvergne
Et chaque jour à chaque marche
A chaque découverte ton sol m'a paru plus beau
Tes arbres plus forts, tes fleuves plus miroitants
De lumière de ton compagnon le Soleil
Et alors pourquoi donc ces êtres qui se croient
Tout savoir, savoir encore, ne font-ils pas
Plus attention à ta fragilité, Planète bleue?

La ville de lumière
Sur tes ponts sous tes arbres
Dans tes rues pavées où tant de gens déambulent
Dans tes cafés pleins de bruit et de musique
De calme et de silence
Dans tes squares et tes jardins où les pigeons
Et les moineaux vaquent à leur besogne quotidienne
Trouver le petit morceau de pain pour apaiser leur faim
Sur tes avenues majestueuses que l'on descend
Comme de magnifiques tobbogans
Dans tes quartiers ouvriers ou bien populaires
Où la masse se fond dans la personne
Ou bien la personne dans la masse,
J'aime tout de même marcher de longues heures
Au hasard des rues et des monuments rencontrés
Cà ou là, croisés puis recroisés, oubliés puis retrouvés,
Tout cela est ta majesté Ville lumière qui m' a enfantée

Le temps qui passe
Il est celui qui nous guérit
Il est aussi celui qui nous nuit
Il aime beaucoup les gens patients
Mais fait du mal aux impatients
Il est là même lorsqu'il n'y a personne
Il est derrière vous, il vous espionne
Il est là tout autour de vous
Il vous suit parfois il vous rend fou
Mais il est surtout là pour ceux qui s'aiment
Il peut vous aider à vous libérer de vos chaînes
Il est le vent qui souffle dans les arbres
Il aime surtout les gens qui parlent
Il ne guérit pas toutes les blessures
Mais il fait du bien ça c'est sûr
A condition de l'aimer aussi
Il ne vous trahira pas il vous suit
Il est parole
Il est symbole
Il est amour
Il est là toujours
Le temps qui passe...

Courage fier chevalier
Courage dans la forêt que tu traverses
Car au-delà se trouvent les joies
Qui resplendissent par-delà les monts
Recouverts de diamants, de perles, de pierreries
Le combat est dur, les ennemis nombreux
Le principal n'étant nul autre que toi-même
Fier chevalier mais dans tes tourments
N'oublie pas le repas au coin du feu
La soupe, la chaleur du foyer qui t'attend
La noble épouse te prépare la table
La couche, la couverture, la lumière qui
Illumine ton livre, les gâteaux, les sucreries
Les trésors partagés, l'affection, qui dans
Ton âpre combat te manquent
Mais grâce à toutes ces lumières
Qui brillent au loin
Plus rude sera ta résistance
Plus grand sera ton courage
Plus resplendissante sera ton épée
Plus forts seront tes coups pour
Rejoindre la lumière, rejoindre l'horizon
Et là-bas au loin, la ligne claire des
Montagnes resplendit dans le soleil luisant.

Peut-être ne te reverrai-je plus
Mais je me rappelle tes seins nus
Tu es pour moi plus que de l'or
Dans tes bras je me loverais encore
Il y a dans ta douce chevelure
L'air d'une libre et folle allure
Pour moi tu es le tigre de mes rêves
Pour toi je serai la fleur et le glaive
Et dans la nuit, accoudés au balcon
Nous serions là, nous attendrions
Que la lumière de l'aurore
Vienne caresser notre hôtel d'or
Pour nous rien de tel qu'une douche de soleil
Pour rincer nos corps couleur vermeil
Pour nous aimer sans réfléchir
Et puis pour écouter ton sourire
Je le préfère à tes beaux yeux
Si tu les colores de ces produits cafardeux
Si tu mélanges les bleus de l'âme
Sans pouvoir faire rejaillir la flamme
Flamme qui t'inspire, que tu admires
Mais qui ne fait que te détruire
Ne mélange pas tout dans tes veines
Surtout pas cet alcool qui t'enchaîne
Mon alcool à moi c'est ton regard
Que je voudrais sonder au hasard
Des rencontres passées et à venir
Passées à t'entendre rire
Les courbes de ton corps me donnent
Le chemin à suivre, la voie, la bonne
De la boue de ton histoire je ferai un cristal
Et de tes mains tu exorciseras mon mal.

Je te suis dévoué corps et âme
Car tu sais toujours rallumer ma flamme
Tu es la magicienne de mes rêves
Et ne pas te voir j'en crève
Tu seras toujours avec moi
Car ensemble nous sommes dans la joie
Mais comment inventer notre bonheur
Alors que tout en nous n'est que pleurs
Peut-être alors faut-il partir
Ensemble vers quelque mystérieux avenir
Regarder dans la même direction
Et utiliser au mieux tous nos dons
Que ferais-je si je ne voyais ton visage
Toi qui m'aide à trouver le passage
Vers quelque destination inconnue
Sans doute un paysage ou bien une rue
Nous irions là-bas tous les deux
Le long de ton corps merveilleux
Et tes cheveux dansant dans le vent
Seraient pour moi d'immenses champs
Où semer notre amour un peu plus chaque jour
Où échapper à la douleur pour toujours
Où trouver la force de vie
Où continuer malgré tous les cris
Les cris des monstres et des fantômes
Qui nous envahissent de leurs symptômes
Ceux malgré qui on continue
A faire les fous, à sortir dans la rue
Sortir avec toi un beau soir
Et puis arriver à te donner l'espoir
De te lever le lendemain
Car je te tiendrai par la main.

Ode à la création
L'Homme se salit dans la guerre
Et se perd dans la technique
On ne peut pas oublier les barbaries
Les génocides, l'esclavage, la destruction
De la planète
Pourtant l'Homme crée
Il crée des monuments comme Versailles
Ou le Taj Mahal
Il crée des opéras comme la Traviata
Comme les Contes d'Hoffmann
Il crée des théories comme la mécanique
Quantique ou la psychanalyse
Des oeuvres d'art comme la Venus de Milo
Comme la tentation de Saint-Antoine
Des sculptures, des tableaux, des films
Des poèmes, des livres, des contes,
Des symphonies
Alors peut-on lui pardonner toutes les atrocités
Non bien sûr mais on ne peut s'empêcher
De penser qu'il y a quelque chose
En lui qui mérite d'être protégé
Qui mérite d'être sauvé
Parce qu'il sublime ses imperfections
Même si c'est un beau salaud.

Créatures imaginaires
Le démon et ses cornes d'acier
La momie et ses banderoles
Le loup-garou et son poitrail velu
Ces monstres te font frissonner petit enfant
Mais le plus grand monstre que tu devras
Affronter c'est toi-même petit enfant
Lorsque le dragon crachera ses flammes
Lorsque l'araignée s'approchera
Lorsque le serpent rampera vers toi petit enfant
L'ennemi que tu essaieras de calmer
Le monstre que tu devras maîtriser
C'est toi-même petit enfant
Car en toi sommeille une force que tu ne peux imaginer
En toi se cache un esprit qui pourra te sauver
En toi se trouve la personne que tu devras apprivoiser
Et enfin enfin quand ces épreuves seront terminées
Tel le phénix tu pourras renaître
Et devenir la créature de lumière que tu cherchais
Petit enfant tu deviendras grand

Variations
Trois stèles de pierre là où le soleil se lève
Trois arbres géants là où le soleil se couche
Un monstre à l'Est pour les valeureux
Une femme à l'Ouest pour les amoureux
Et au Nord et au Sud les glaces éternelles
Là où repose l'infinité
Une image de cristal reflétant le Monde
En son centre le père éternel de toutes créatures
Et tout autour les joies et les plaisirs
Ainsi que les chagrins et les souffrances
Tout cela se mêlant dans le cristal
Et se retrouvant dans l'éclat du Soleil

La traversée du désert
L'homme errait depuis des jours
Dans la chaleur moite des sables
Pas une vie à l'horizon, les oiseaux de la mort
Mis à part ; et d'eau il lui en restait peu
Si peu qu'il rêvait dans un songe éveillé
D'une grande mare luisante sous ce soleil de plomb
Ses pensées n'avançaient plus mais ses pas
Exercés par son instinct primaire
Guidés par un désir profond 
Un océan se trouvait maintenant devant lui
Oui un océan de sable se renouvelant
De dune en dune
Puis une lueur, une image, un scintillement
Une perle de mille couleurs brilla alors
Devant lui Une perle que nuit et jour il avait cherché
Sans bien le savoir, sans bien s'en rappeler
Cette perle se métamorphosa et découvrit devant lui
Les champs, l'herbe, la rivière, les arbres
Les vaches et les chiens qui lui aboyaient
Bienvenue, bienvenue dans ce pays qui est le tien
Que tu connais depuis toujours
Mais qu'un jour tu as transformé en désert
Il fut de nouveau florissant
Car l'homme était revenu de son errement

Variations
Tu tomberas sept fois et tu te relèveras huit
Tu grimperas les monts enneigés sous la chaleur
Du soleil de midi
Tu te baigneras dans les lacs gelés
Et tu te sécheras au soleil resplendissant
Tu trébucheras sur les ronces,
Tes jambes saignant
Puis tu cueilleras les fruits,
Les mûres, les pommes de pin
Tu casseras les branches de l'arbre
Cependant tu grimperas jusqu'en haut
Et du haut de cet arbre tu verras les cimes des peupliers
Les chemins dans les champs,
Le paysan travaillant à son dur labeur

Ode à Mithrandir
Ô toi gris pèlerin
Toi qui parcours les plaines et les forêts
Toi qui marches jusqu'à moi
Sois là, près, lorsque je t'accueillerai en mon coeur
Toi gris pèlerin, guide des routes et des montagnes
Ô toi gris pèlerin
Qui conduit les nains parmi les chemins
Toi qui sais où il faut passer
Toi qui sais les pièges éviter
Montre-moi comment traverser les rivières
Ô toi gris pèlerin
Qui as sur toi ce fardeau
Qui as en toi cette souffrance
Accepte un instant de me porter
Malgré les difficultés et les pleurs
Sur le chemin du bonheur

Tu es le temps tu es le vent
Tu as toujours le sourire
Tu me fais toujours rire
Tu es ma soif tu es mon champ
Je suis ton espoir et ton désespoir
Et puis ta gloire et tes déboires
Je suis tes yeux je suis ton coeur
Je suis ton bonheur et ton malheur
Et tous les deux nous découvrirons
Des sentiers que personne n'a parcouru
Et ensemble nous arriverons
Au bout de la route que nul n'a vue
Nous sommes là assis sur le bord du chemin
Nous sommes dans les bras l'un de l'autre
Tu me serres fort contre ton coeur
Je te tiens là dans mon malheur
Et tous les deux nous rencontrons l'autre
Et tous les deux nous irons jusqu'à la fin.

Tu me sembles si loin maintenant
Je veux te voir tu n'as plus le temps
Je veux te sentir comme un aimant
Je veux me rappeler ton parfum dans le vent
Mais tu ne m'offres que des mots sans avenir
Tu me donnes seulement des phrases à finir
Je veux te voir, voir si tu vas bien
Je voudrais voir que tu es sur le bon chemin
Sur le chemin de la résilience et du courage
De la chance et sur la voie la plus sage
Tu le mérites tu as au fond de l'âme
Le coeur et la sensibilité
Le chemin à suivre pour y arriver
Tu les as, je peux te le dire, tous les charmes
Tu iras loin car j'aime ta peinture
Tu iras au-delà de la nuit malgré tes blessures
Tu seras la plus belle
Plus que les autres tu seras réelle

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire